L’appui de la Banque africaine de développement contribue à conforter la réputation de l’ISGE, qui lui vaut aujourd’hui d’accueillir des étudiants de plusieurs pays africains
ABIDJAN, Côte d’Ivoire, 21 décembre 2023/ — À 24 ans, Josias Idani envisage son avenir professionnel avec une belle confiance. Après des études couronnées par un diplôme d’ingénieur de conception en juin 2023, il nourrit aujourd’hui l’ambition de faire grandir la société, dont il a posé les fondations dès novembre 2022 avec deux camarades de promotion. Les premiers pas semblent prometteurs.
« Notre spécialité, c’est l’audit énergétique. Depuis le démarrage de notre activité, nous avons déjà travaillé pour la représentation locale d’une compagnie de transport maritime et une ONG internationale. Ce sont des petits marchés, mais c’est bien pour commencer », se félicite le jeune homme.
Josias Idani s’appuie sur une solide formation reçue durant cinq ans à l’Institut supérieur de génie électrique (ISGE) de Ouagadougou, la capitale burkinabè. Créé en 2003 à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina, en partenariat avec l’École supérieure d’ingénieurs en génie électrique (ESIGELEC) de Rouen (France), l’établissement est cogéré par dix-sept entreprises et institutions publiques intéressées par la problématique de l’énergie électrique et de son utilisation. L’institut est spécialisé dans l’électricité industrielle et les énergies renouvelables, les réseaux informatiques et télécommunications, et la maintenance industrielle. Pendant plusieurs années, il se limitait à former des techniciens supérieurs (bac+2) et des ingénieurs de travaux (bac+3). Face aux besoins exprimés par les entreprises, l’établissement ouvre, en 2016, un cycle d’« ingénieur de conception » (bac+5), composé des options « génie des systèmes électriques » et « génie des systèmes numériques ».
« Nous avons été encouragés en cela par le boom minier au Burkina Faso, qui faisait que ces profils étaient très recherchés. Certaines sociétés minières débauchaient même des ingénieurs dans d’autres entreprises », explique le directeur général de l’ISGE, Innocent Compaoré.
La Banque africaine de développement a offert deux laboratoires à l’ISGE
Cette stratégie a trouvé un écho favorable auprès de la Banque africaine de développement qui, dans le cadre du volet de renforcement des capacités du Projet Dorsale Nord, a fait un don en faveur de deux laboratoires à l’ISGE pour un coût total de 555 millions de francs CFA (845 000 euros environ). « Cet appui visait à former des compétences dans le génie électrique, aptes à assurer la viabilité des ouvrages ainsi que la pérennité du projet. De façon plus générale, il est en parfaite adéquation avec l’importance que la Banque africaine de développement accorde au développement des compétences et à l’employabilité des jeunes », indique Daniel Ndoye, responsable du bureau pays de la Banque au Burkina.
Le premier laboratoire, dédié aux systèmes électriques est fonctionnel depuis 2019. Doté de quinze postes de travail, il prépare les étudiants à concevoir, programmer et réparer diverses installations : ascenseurs, feux de signalisation, pompes à eau solaire, dispositifs d’énergie éolienne ou encore chaînes de production industrielle. « Nous disposons d’un matériel pédagogique de dernière génération, que ce soit dans le domaine des automatismes industriels, des énergies renouvelables ou des process industriels. Il y a quelques années, il fallait aller au Maghreb ou en Europe pour bénéficier de ce genre de formation », se réjouit Innocent Compaoré.
La qualité de ces installations a été décisive dans le choix de Christine Naba de s’inscrire à l’ISGE. « La formation est excellente. Grâce aux équipements disponibles, il y a beaucoup de travaux pratiques, ce qui permet aux étudiants d’allier la théorie à la pratique, si bien qu’on ne se sent pas perdu lorsqu’on effectue des stages en entreprise. J’ai effectué les miens à la Société nationale burkinabè d’électricité et dans des entreprises d’électricité industrielle et d’énergie renouvelable. Nous avons également bénéficié de modules sur l’entreprenariat et le leadership qui préparent à la création d’entreprise », explique-t-elle. Elle indique être actuellement en stage de pré-embauche dans une entreprise spécialisée dans l’électrification rurale et la conception des réseaux électriques.
Josias Idani exprime la même satisfaction. « Je suis passionné par le mix énergétique, qui consiste à optimiser la production d’un site à travers plusieurs sources d’énergie, dans le but de réduire au maximum sa facture énergétique. Actuellement, je me sens capable de le faire au niveau d’un bâtiment administratif. »
Si l’opportunité d’être embauché dans une entreprise du secteur se présentait à lui, il ne la saisirait que pour mieux étoffer son carnet d’adresses dans la perspective de faire avancer son projet entrepreneurial.
Le second laboratoire, offert par la Banque africaine de développement, a été inauguré le 27 octobre 2023, à l’occasion de la commémoration du 20e anniversaire de l’ISGE. Il comporte 22 postes de travail qui permettront de moderniser considérablement le processus de formation des étudiants dans le domaine de l’électrotechnique.
L’appui de la Banque africaine de développement contribue à conforter la réputation de l’ISGE, qui lui vaut aujourd’hui d’accueillir des étudiants de plusieurs pays africains, de bénéficier de l’apport d’enseignants étrangers et de décerner des diplômes reconnus par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES), qui regroupe 19 pays francophones et lusophones d’Afrique.
Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).