« Aristides de Sousa Mendes était un exemple de courage, de compassion et de conviction dans un monde d’effondrement moral total », a déclaré M. Guterres dans un message vidéo pour inaugurer le musée Aristides de Sousa Mendes dans la ville de Carregal do Sal.
Diplomate en poste à Bordeaux en France quand l’Allemagne envahit la France en mai 1940, Aristides de Sousa Mendes a refusé de suivre les ordres du gouvernement portugais refusant l’asile aux réfugiés, en particulier aux Juifs, aux Russes et aux autres apatrides qui ne pouvaient pas rentrer chez eux. Il a délivré sans distinction plusieurs milliers de visas aux personnes menacées souhaitant fuir la France.
« Son héritage, ce sont des vies sauvées et des vies vécues – y compris une jeune fille qui, des années plus tard, deviendra la mère de mon propre porte-parole aux Nations Unies », a déclaré le chef de l’ONU, qui a été Premier ministre du Portugal entre 1995 et 2002.
Mort dans la pauvreté
M. Mendes a payé pour son héroïsme. De retour au Portugal en juillet 1940, il fut traduit devant le Conseil de discipline à Lisbonne, accusé de désobéissance.
Le dictateur portugais António de Oliveira Salazar – qui a dirigé le pays pendant quarante ans jusqu’en 1968 – l’a expulsé du corps diplomatique sans aucune pension, le laissant mourir dans la pauvreté.
Heureusement, au cours des décennies qui ont suivi, l’ampleur et le courage de ses actions ont été progressivement reconnus, a déclaré le Secrétaire général.
« Ce musée – situé dans sa maison familiale – est un élément essentiel de ces efforts », a souligné M. Guterres.
S’inspirer de la mémoire d’Aristides de Sousa Mendes
L’inauguration du musée intervient à un « moment crucial », alors que le nombre de personnes contraintes de fuir leur foyer a atteint un niveau record et que « la haine et l’intolérance sont monnaie courante », a noté M. Guterres.
« Nous risquons d’oublier notre humanité commune », a-t-il souligné.
Dans ce contexte, M. Guterres appelle les gens du monde entier à s’inspirer de la mémoire d »Aristides de Sousa Mendes et à s’inspirer de son courage.
« Engageons-nous à défendre les droits humains et la dignité de tous. Et à lutter contre la discrimination, l’intolérance et la haine, où et quand elles apparaissent », a déclaré le Secrétaire général.