Textes inadaptés à la bonne marche de la Guinée, corruption généralisée, impunité accordée aux démocrates, gaspillage des terres agricoles, pauvreté, manque de ressources humaines de qualité, incivisme, indiscipline… La Guinée a plus que besoin des femmes et des hommes dignes de son rang pour le remettre sur le bon pied afin de conjuguer au passé la rupture constitutionnelle. Sans cela, les militaires trouveront toujours des failles pour occuper l’espace politique avec toutes les conséquences que nous connaissons. Et pour éviter à notre pays un pas en avant et dix pas en arrière, nous devons sans ambages accepter la prolongation de la transition pour ne pas créer d’autres problèmes au nouveau président de 2025.
Entre le marteau du respect du délai de la transition de vingt-quatre mois accordé à la transition guinéenne par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’enclume des réformes réclamée par l’ensemble des Guinéens qui ne souhaitent plus revivre l’irruption des militaires sur la scène politique, les autorités de la transition soufflent le chaud et le froid. Elles n’arrivent toujours pas à se décider s’il faut aller au-delà des vingt-quatre mois imposés à notre pays par le bras armé de l’impérialisme rampant, la CEDEAO. Ce qui est sûr et certain, le respect du délai de l’organisation sous-région sera un danger permanent pour notre pays et créera plus de problèmes que de solutions de sortie de crise. Il est insuffisant pour l’avènement de la Guinée nouveau qui ne verra jamais le jour sans les réformes politiques et institutionnelles. Ce sont elles seules qui peuvent annoncer un nouveau départ pour le peuple guinéens qui ne cesse de blanchir sous le harnais depuis l’arrivée des valets de l’Occident au pouvoir le 21 Décembre 2010 et non des élections bâclées qui donneront encore l’occasion à une certaine race d’hommes politiques sans l’amour du pays de se hisser à la tête du pays.
N’en déplaise à ceux qui réclament l’organisation des élections, la transition de 2025 est une chance pour le peuple guinéens de faire le toilettage des textes qui plombent son avenir et son devenir depuis l’avènement de la démocratie. Ce tournant, la Guinée ne doit jamais le rater sous la pression d’une soi- disant communauté internationale et des sangsues du peuple guinéen qui bénéficient de la couverture de celle-ci pour piller les richesses nationales. C’est au peuple guinéen de décider de son sort pour construire pays un stable et envié de par le monde. Et ce rêve d’une Guinée nouvelle ne se réalisera pas dans le carcan de la CEDEAO et de ses mandibules guinéennes qui commencent à empoisonner l’atmosphère politique par la tenue des élections à date indiquée. Il se fera par la volonté des Guinéens qui ont compris depuis l’envahissement de notre pays. *Leçon à tirer* : personne ne viendra construire la Guinée à notre place. Il est bon que nos compatriotes sachent que celles-ci ne vont jamais combattre à la place de nos militaires qui ont préféré les bureaux climatisés.
Pour cela, les Guinéens ont intérêt à se mettre au travail en accordant leurs violons pour sauver leur pays des cycles de crises dus au comportement de certains de nos compatriotes qui pensent qu’une fois au pouvoir, c’est la voie royale ouverte à toutes sortes d’abus. Ce consensus est aujourd’hui un impératif si le peuple guinéen souhaite vraiment le changement qu’il ne cesse de réclamer avant et après la mort du général Lansana Conté, un un capitaine inconnu en 2008, qui a brutalement mis fin au régime progressiste du président Conté pendant vingt-quatre ans de pouvoir. D’ailleurs, ce coup d’Etat de la soldatesque est à l’origine de toutes les crises socio- politico- économiques de notre pays.
La prolongation de la transition permettra aux Guinéens de doter leur pays d’un arsenal juridique qui garantira des chances égales pour les citoyens à quelque niveau qu’ils se trouvent et en le débarrassant du système mafieux créé par une minorité qui ne représente aucun poids politique sur l’échiquier national, mais qui bénéficient du soutien international. Elle sera donnera l’occasion à nos compatriotes d’adopter de nouveaux textes qui briseront l’étau qui accorde l’impunité aux vrais faux démocrates, à savoir l’immunité dont bénéficient un président- prédateur de la République en activité et à la retraite, des ministres voleurs, des députés et autres agents de l’Etat. Aussi, supprima- t- elle des privilèges et avantages indument accordés à une poignée de femmes et d’hommes.
Si ce n’est pas la refondation de l’Etat, aucune élection ne peut garantir ce changement souhaité par les Guinéens. Et maintenir le peuple Guinée dans le verrou de la CEDEAO du respect d’un délai équivaudrait à la mort programmée de la Guinée et nos concitoyens n’auront leurs yeux que pour pleurer.
Et bâcler la volonté populaire, à savoir les réformes pour satisfaire les désidératas d’une minorité qui demande la tenue des élections, c’est livré la Guinée aux puissances étrangères et leurs dignes représentants guinéens qui veulent récupérer la victoire du 05 Septembre au peuple guinéen, qui dans un sursaut national, est parvenu à chasser l’agent de la mauvaise gouvernance du 21 Décembre 2010. Il convient de dire aussi que si les autorités actuelles ne prennent pas leur courage avec leur demain pour entamer les réformes nécessaires devant garantir un bien-être au peuple guinéen et demander la prolongation de la transition pour continuer le processus de réformes, la surprise sera grande. Car le peuple prendra son destin en main pour prolonger la transition de la refondation. C’est avec les dirigeants de la transition actuelle.
*Billy KEITA, citoyen en méditation mais passif.*